Avec sa diversité de paysage, ses horizons urbains comme ses belles campagnes ensoleillées, l’Alsace est un territoire idéal pour le tournage de films. Les producteurs ne s’y sont pas trompés et de nombreux films ont été, au moins en partie, tournés dans notre belle région. Zoom sur 4 productions (et 4 grands films !) qui sont nés, d’une certaine façon, en Alsace.
La Grande Illusion de Jean Renoir (1937), chef d’œuvre du cinéma mondial
Ce film mythique de Jean Renoir n’aurait jamais pu voir le jour sans son acteur phare, Jean Gabin, qui a permis au cinéaste de trouver des financements. Ce film de guerre, qui dépeint le sort de deux soldats français durant la Première Guerre Mondiale, s’inspire notamment du récit d’évasion signé Armand Plissard. Les trois rôles principaux ont été confiés à trois grands noms du cinéma de l’époque : Jean Gabin, Pierre Fresnay et Eric von Stroheim.
Le tournage du film, en hiver et au printemps 1937, a pris place à Neuf-Brisach, à Colmar, au Haut-Koenigsbourg ou encore près de Ribeauvillé. Ces lieux phares du patrimoine alsacien connaissent d’ailleurs un succès grandissant ces dernières années, pour la beauté de leur panorama comme pour la magnificence des marchés de Noël qui y prennent place (Kayserberg, Riquewihr, Ribeauvillé…).
Sherlock Holmes : Jeu d’Ombres (2011) et sa scène inaugurale tournée à Strasbourg
Pour tout vous dire, je me souviens bien de ce jour étrange où je me suis levé et où j’ai traversé Strasbourg à pied. J’ai croisé des calèches et des chevaux en pagaille, des hommes portant hauts-de-forme et larges moustaches… Le centre historique de Strasbourg était en plein tournage ! Quelques secondes seulement à l’écran, mais tout de même : une superproduction (près de 500 personnes s’y affairaient !) avait occupé le parvis de la cathédrale pendant plusieurs jours.
Le deuxième volet de Sherlock Holmes commence en effet par une explosion sur la place de la cathédrale : un attentat commis à Strasbourg, alors l’une des grandes villes de l’Empire Allemand. Les fans étaient tout de même déçus : ni Jude Law ni Robert Downey Jr, les deux acteurs phares de la saga, ne s’étaient déplacés pour l’événement…
A ce propos, je vous propose de regarder cette vidéo sur Dailymotion, une interview du producteur exécutif du film à propos du tournage en Alsace.
Indigènes (2006), tourné dans les Vosges et en Alsace
Ce film signé Rachid Bouchareb a marqué le cinéma français du début de ce XXIème siècle. Le film dépeint l’arrivée des combattants maghrébins, sous l’égide de l’Armée de la Libération, lors de l’année 1943. La Seconde Guerre Mondiale a en effet été un moment fondateur pour les tirailleurs algériens et goumiers marocains. Les personnages du film, notamment campés par Jamel Debbouze, Samy Naceri ou encore Roschdy Zem, découvrent un monde de discrimination, de désillusion politique mais aussi d’espoir pour le futur.
De nombreuses scènes extérieures ont été filmées dans les Vosges (notamment près de Bains-les-Bains et de Fontenoy-le-Château) mais aussi à Strasbourg ainsi que dans plusieurs localités du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Le film a reçu de nombreuses récompenses, notamment au Festival de Cannes 2006 (Prix d’interprétation masculine attribué collectivement aux acteurs), au Festival du film de Chicago ou encore au Festival international du film de Valladolid. Notons que le César 2007 a consacré Indigènes avec un César du meilleur scénario.
Tous les soleils (2011), qui met à l’honneur la ville de Strasbourg
Cette ode à la vie signée Philippe Claudel (scénario et réalisation) dépeint la vie d’Alessandro et de sa famille au cœur de la ville de Strasbourg. Professeur de musique, veuf qui se bat avec le souvenir de sa femme décédée, Alessandro tente de reconstruire son existence au cœur d’un cocon familial en mouvement. Les critiques ont reçu très positivement ce film, perçu comme un hommage réel à la comédie italienne et véritable « remonte-moral » salvateur.
Tourné en grande partie à Strasbourg (notamment sur les quais !), le tournage a également pris place à Schirmeck, bourgade du Bas-Rhin à la limite des Vosges. La quasi-totalité des scènes d’intérieur ont été réalisées en studio, dans la capitale parisienne.