Quand on réalise que l’Allemagne est la première puissance économique de l’Europe, que son économie reste l’une des plus compétitives au monde, et qu’on habite tout près de la frontière de ce pays, en Alsace, on a bien des raisons de désirer aller saisir des opportunités de travail de l’autre côté du Rhin. Et rien ne vous y empêche en réalité. Mais la véritable question est de savoir si sur les plans économique, social et fiscal, il est vraiment avantageux de vivre en Alsace et de travailler en Allemagne. Nous répondrons à cette interrogation dans cet article. Restez connecté.
Est-ce une bonne idée de travailler en Allemagne en habitant en Alsace ?
Si vous habitez en Alsace et si vous êtes tombé(e) sur une offre d’emploi dans une entreprise allemande qui vous intéresse, voici les principales raisons pour lesquelles vous devrez saisir votre chance :
- Être employé(e) dans une entreprise allemande vous permettra de développer une double culture, de comprendre une nouvelle langue, etc. ;
- Travailler en Allemagne vous permet d’avoir accès à des rémunérations plus intéressantes, car le salaire mensuel moyen brut de l’Allemagne est de près de 300 euros supérieurs à celui de la France ;
- Une expérience professionnelle dans un pays comme l’Allemagne sera un grand avantage pour votre carrière professionnelle ;
- Vous vous immergerez dans un mode de travail et un système de travail différent.
En clair, travailler en Allemagne est plutôt une très bonne opportunité si les conditions salariales vous conviennent. En plus, en tant que citoyen de l’Union européenne, vous avez le droit d’accès au marché du travail allemand. Vous n’aurez besoin de détenir ni un visa ni une autorisation de travail pour cela. Tout ce qu’il vous faut, c’est présenter un passeport ou une carte d’identité valide.
Toutefois, pour vous permettre d’y voir plus clair, voici quelques éléments à considérer si vous envisagez travailler en Allemagne en vivant en Alsace.
Vous serez assujetti au droit de travail allemand
Comme toutes les personnes travaillant sur le territoire allemand, apprêtez-vous à être systématiquement assujetti au droit de travail allemand.
En Allemagne, vous devrez travailler 40 heures par semaine (au plus 48 heures) et 5 ou 6 jours la semaine selon l’entreprise, à raison d’un maximum de 8 heures de travail par jour. En cas d’heures supplémentaires, vous pourrez aller jusqu’à 10 heures par jour, à condition que cela ne soit observé que sur une courte période.
Le nombre de jours de congés annuels est de 24 jours si vous travaillez 6 jours par semaine et de 20 jours si vous ne travaillez que 5 jours par semaine.
Par ailleurs, contrairement à la France où un salaire minimum a été défini, les rémunérations en Allemagne sont fixées sur une base horaire. Toutefois, comme nous l’avions dit à l’entame, les salaires sont généralement plus intéressants en Allemagne. Le salaire mensuel moyen brut en Allemagne surpasse celui de la France de près de 300 euros. Ce n’est pas rien.
Pour ce qui est de la protection sociale, le règlement communautaire à prévu que toute personne travaillant en Allemagne et gagnant un salaire mensuel supérieur à 400 euros soit assujettie aux cotisations sociales proportionnelles à son salaire. Des plafonds ont été quand même fixés.
Quid de la fiscalité ?
Il existe entre la France et l’Allemagne, un accord bilatéral pour que les travailleurs ne soient pas doublement imposés. En principe, les citoyens européens paient leurs impôts dans le pays où ils travaillent.
Toutefois, si les Français travaillant dans des entreprises allemandes installées en dehors de la zone frontalière sont imposables en Allemagne, pour les frontaliers comme vous, une mesure différente s’applique.
En effet, selon l’accord bilatéral entre la France et l’Allemagne sur cette question, les travailleurs français frontaliers, c’est-à-dire ceux qui travaillent dans des entreprises allemandes installées dans un périmètre maximal de 30 km de la frontière, mais qui résident en France, dans la Moselle (57), le Haut-Rhin (68) et le Bas-Rhin (67) sont imposables dans leur pays de résidence, à condition qu’ils y reviennent chaque jour.
De leur côté les travailleurs français qui passent plus de 45 nuits par an hors de la région frontalière, ne seront pas considérés comme des frontaliers et seront donc soumis à la fiscalité allemande.
Alors, vous êtes convaincu(e) ? Envie d’essayer l’Allemagne ?